Du caractère abusif ou non de la rupture d’une période d’essai

22 septembre 2021
Dans une affaire suivie par le Cabinet CMS Francis Lefebvre, le Conseil de prud’hommes de Paris s’est prononcé, aux termes d’un jugement rendu le 8 septembre 2021, sur le caractère abusif ou non de la rupture d’une période d’essai.
Les faits
Dans cette affaire, une salariée a été embauchée en qualité de gardienne, le 11 septembre 2019, par la société défenderesse, dont Rodolphe Olivier assurait la défense des intérêts.
Une période d’essai de 3 mois était prévue contractuellement et un logement de fonction était mis à sa disposition.
Le 9 décembre 2019, la société a mis fin à la période d’essai de la salariée et lui demandait de restituer le logement de fonction.
C’est dans ces conditions que la salariée a saisi le Conseil de prud’hommes pour rupture abusive de la période d’essai formulant une demande en dommages et intérêts.
La solution du CPH de Paris
Il s’agissait pour le Conseil de Prud’hommes de Paris de se prononcer sur le caractère abusif ou non de la rupture d’une période d’essai.
Il ressort des dispositions de l’article L. 1221-20 du Code du travail que la période d’essai permet à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié dans son travail, notamment au regard de son expérience, et au salarié d’apprécier si les fonctions occupées lui conviennent.
Pour sa part, la jurisprudence rappelle que si l’employeur met fin à la période d’essai pour motif disciplinaire, il doit respecter la procédure prévue aux articles L. 1331-3 et suivants du Code du travail.
Aux termes de ce jugement, le Conseil de Prud’hommes a considéré, d’une part, que la rupture de la période d’essai n’était pas d’origine disciplinaire (de telle sorte que l’employeur n’était pas tenu de mettre en œuvre la procédure propre aux sanctions disciplinaires) et, d’autre part, que l’employeur n’a pas commis d’abus lors de la rupture de la période d’essai.
De telle sorte que le Conseil des prud’hommes a débouté la salariée de l’ensemble de ses demandes.
Related Posts
Convention collective des journalistes et indépendance éditoriale : cas pratiq... 10 août 2017 | CMS FL

L’indemnisation des jours de congés conventionnels non pris en cas de rupture... 3 juin 2015 | CMS FL

Le licenciement du salarié gréviste participant à la séquestration du DRH... 29 septembre 2014 | CMS FL
L’impossible reclassement d’un salarié déclaré inapte, mentionné par le ... 1 avril 2021 | Pascaline Neymond

Les salariés susceptibles d’être désignés en qualité de délégué syndic... 3 septembre 2013 | CMS FL

Le harcèlement moral : l’épreuve de la preuve... 10 juin 2013 | CMS FL
Jours de repos du salarié et restitution à l’employeur si la convention de f... 31 mars 2020 | CMS FL Social

La maladie et l’inaptitude physique : les obligations du salarié et de l’em... 11 mai 2016 | CMS FL

Articles récents
- Licenciement pour insuffisance professionnelle d’un salarié protégé : le Conseil d’Etat remplace l’obligation préalable de reclassement par une obligation d’adaptation
- Contrat d’engagement et offre raisonnable d’emploi : précisions sur le « salaire attendu »
- Avantage en nature « Véhicule » : les précisions de l’administration
- Contribution patronale sur les actions gratuites réhaussée à 30% : retour vers le futur…
- Présomption de justification des avantages conventionnels : un nouveau cas d’application, l’accord de substitution !
- Les nouveaux modèles d’avis d’aptitude et d’avis d’inaptitude, d’attestation de suivi individuel de l’état de santé et de proposition de mesures d’aménagement de poste sont publiés
- Mise à pied disciplinaire d’un salarié protégé : l’employeur retrouve son pouvoir disciplinaire
- La loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 est entrée en vigueur
- La loi de finances pour 2025 est entrée en vigueur
- Le casse-tête de la loi applicable au contrat de travail