L’importance du code de conduite dans la mise en place d’un dispositif anticorruption
18 juin 2018
Depuis le 1er juin 2017, les sociétés remplissant le double seuil de l’article 17 de la loi Sapin II sont soumises à l’obligation de mettre en place un programme de conformité, composé de huit mesures, parmi lesquelles figure un code de conduite accompagné d’un dispositif d’alerte interne afin de recueillir les manquements constatés au code.
Ce code, qui définit et illustre les comportements à proscrire, est le document fondateur de la politique anticorruption de l’entreprise.
Il contient les principes et les valeurs dont elle attend le respect et auxquels adhèrent les dirigeants, les collaborateurs, voire éventuellement les partenaires. Le code doit afficher un engagement de « tolérance zéro » vis-à-vis de la corruption et le refus de toute corruption directe ou indirecte.
Le code de conduite doit être rédigé de façon simple, opérationnelle et intelligible car il est indispensable que les salariés se l’approprient et en comprennent les enjeux. La corruption doit être définie précisément avec des exemples concrets des comportements à proscrire. Afin d’être adapté aux spécificités de l’entreprise, le code est élaboré sur la base des informations recueillies dans le cadre de la cartographie des risques.
Le code de conduite est un vrai vecteur de communication et d’image, en interne et en externe, et il peut également permettre la diffusion d’une véritable culture de conformité dans l’entreprise s’agissant, par exemple, du respect des règles de concurrence, de la protection de l’environnement ou encore de la sécurité des personnes ou des produits.
Au plan de la règlementation sociale, ce code de conduite doit être intégré au règlement intérieur de l’entreprise. Par conséquent, il doit être soumis à la procédure préalable d’information-consultation des représentants du personnel, déposé au greffe du Conseil de prud’hommes compétent et transmis en double exemplaire à l’inspecteur du Travail qui peut en contrôler le contenu.
Cette intégration du code de conduite dans le règlement intérieur permet, en cas de manquement à ces dispositions, d’appliquer le dispositif de sanctions disciplinaires en vigueur dans l’entreprise.
Les employeurs doivent ensuite veiller à ce que le code de conduite soit porté, par tout moyen, à la connaissance du personnel de l’entreprise, ainsi qu’aux personnes ayant accès aux locaux (par exemple, certains prestataires ou fournisseurs).
Précisons en revanche que, pour les entreprises qui souhaitent intégrer ces nouvelles dispositions de la loi Sapin II à un code de conduite déjà existant, il est recommandé de regrouper les dispositions issues de la loi Sapin II, en les identifiant clairement dans ce document unique.
Article publié dans La Lettre des Fusions-Acquisitions et du Private Equity supplément du numéro 1467 du magazine Option Finance le 18/06/2018
A lire également
Dernier inventaire des Rapports et autres nouveautés avant les AG 2018... 3 avril 2018 | CMS FL
Restructuration et participation : de la nécessaire transparence de l’employe... 20 octobre 2016 | CMS FL
Management package : l’amorce d’une convergence des jurisprudences sociale e... 10 janvier 2024 | Pascaline Neymond
L’amendement Charasse est-il un dispositif anti-abus ?... 25 juillet 2018 | CMS FL
De l’instabilité chronique du régime des actions gratuites... 28 décembre 2016 | CMS FL
Avantages et inconvénients de la rupture conventionnelle collective... 18 juillet 2018 | CMS FL
La RSE ou l’ébauche d’un cadre juridique contraignant pour les entreprises... 24 décembre 2021 | Pascaline Neymond
CHSCT : les apports des lois Rebsamen et Macron... 23 novembre 2015 | CMS FL
Articles récents
- Présomption de démission : attention à la rédaction du courrier de mise en demeure !
- Obligation de loyauté de la négociation collective : bonnes pratiques et points de vigilance
- Hamon : stop ou encore ?
- Apprentissage : le Gouvernement va reconduire l’aide pour les employeurs embauchant des apprentis
- La clause dite de conscience : outil de sécurisation des dirigeants d’entreprises familiales
- La convention d’assurance chômage est agréée
- Sécurité sociale : quelles perspectives pour 2025 ?
- L’intérêt à agir exclut la possibilité pour un syndicat professionnel de demander la régularisation de situations individuelles de salariés
- Présomption de démission en cas d’abandon de poste : les précisions du Conseil d’Etat sur le contenu de la mise en demeure
- Quel budget pour la sécurité sociale en 2025 ?