Prélèvements sociaux : de nouvelles opportunités de restitution ?
17 février 2017
A la suite de l’arrêt « de Ruyter » rendu par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en 2015, l’administration fiscale accepte de restituer aux contribuables soumis à un régime de sécurité sociale d’un autre État de l’Union européenne, de l’Espace économique européen ou de Suisse, les prélèvements sociaux acquittés avant le 1er janvier 2016 et non encore touchés par la prescription fiscale.
Sont notamment concernées par ce droit à restitution, les personnes physiques fiscalement non domiciliées en France qui ont acquitté 15,5% de prélèvements sociaux sur leurs revenus fonciers de source française ou sur des plus-values afférentes à des immeubles français.
L’administration refuse toutefois cette restitution lorsque les contribuables concernés sont affiliés à un régime de sécurité sociale d’un Etat autre que ceux énumérés ci-dessus. La différence de traitement qui en résulte a conduit le Conseil d’Etat à saisir, le 25 janvier 2017, la CJUE d’une question préjudicielle, et le Conseil constitutionnel d’une question prioritaire de constitutionnalité (décision du 15 décembre 2016).
De nouvelles opportunités de restitution des prélèvements sociaux indûment acquittés pourraient donc être ouvertes pour de nombreuses personnes affiliées à des régimes de sécurité sociale étrangers.
Notons par ailleurs que les prélèvements sociaux acquittés par les personnes affiliées à un système étranger de sécurité sociale (notamment dans un autre Etat membre de l’UE) depuis le 1er janvier 2016 sont eux-mêmes d’une conformité douteuse au droit de l’UE.
A retenir
Plusieurs décisions récentes conduisent à s’interroger notamment sur l’applicabilité des prélèvements sociaux aux contribuables soumis à un régime de sécurité sociale d’un Etat non européen.
Auteur
Daniel Gutmann, avocat associé responsable de la doctrine fiscale, professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne.
Prélèvements sociaux : de nouvelles opportunités de restitution ? – La chronique du fiscaliste parue dans Les Echos le 18 février 2017
A lire également
Plafonnement de l’ISF : l’assurance-vie en ligne de mire... 5 juillet 2013 | CMS FL
Renégocier son crédit immobilier n’empêche pas de déduire les intérê... 5 mai 2014 | CMS FL
L’application des conventions fiscales aux retraites des cadres expatriés... 27 octobre 2016 | CMS FL
La convention fiscale franco-luxembourgeoise mise aux dernières normes de sécu... 13 avril 2018 | CMS FL
La fiscalité complexe du financement participatif... 18 juin 2015 | CMS FL
Vers un prélèvement unique sur les revenus du capital ?... 4 avril 2017 | CMS FL
Retenues à la source payées par des sociétés déficitaires étrangères : un... 3 janvier 2018 | CMS FL
Charges financières : la réforme de « l’amendement Carrez »... 29 novembre 2017 | CMS FL
Articles récents
- Télétravail à l’étranger et possible caractérisation d’une faute grave
- La « charte IA » : un outil de contrôle et de conformité désormais incontournable
- Rapport de durabilité : la nouvelle obligation de consultation du CSE entre en vigueur le 1er janvier 2025
- Statut de lanceur d’alerte : le Défenseur des droits et la jurisprudence précisent ses contours
- Enquêtes internes : des règles en constante évolution
- Pas de co-emploi sans immixtion dans la gestion économique et sociale de la société : illustration en présence d’une société d’exploitation
- Fixation du plafond de la sécurité sociale pour 2025
- Un salarié licencié pour harcèlement sexuel ne peut se prévaloir du phénomène «#Metoo»
- Régimes de retraite des dirigeants : prestations définies versus actions gratuites
- SMIC : Relèvement du salaire minimum de croissance au 1er novembre 2024